LE DERNIER PHARAON (in memoriam Pharaoh Sanders : 13 octobre 1940 – 24 septembre 2022)

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Dans son ouvrage intitulé “LIVE FROM THE DEATH ROW”, l’ex panthère noire et célèbre prisonnier MUMIA ABU-JAMAL, s’extasie de la plume de JOHN EDGAR WIDEMAN, son préfacier, qu’il compare au saxophone ténor de PHARAOH SANDERS, disciple et sideman de JOHN COLTRANE à qui il a dédié un album de reprises “CRESCENT WITH LOVE”.

Un colosse d’au moins 1,85 m, la barbichette blanche, le pas hésitant, le regard perçant et le souffle ORAGEUX. Aucune oreille n’aurait boudé le plaisir d’entendre un son aussi PUISSANT et RUGUEUX. Dans “AFRICAN COOK BOOK”, morceau phare du double opus de RANDY WESTON, il donne une sévère réplique à DEWEY REDMAN (père de Joshua), de quoi provoquer un séisme de magnitude supérieur à 10.

En CLUB comme en STUDIO, il incendiait la baraque en soufflant TRES fort dans son biniou comme si sa vie en dépendait. Avec lui il n’y avait pas de demi-mesure.

Au printemps 2016, le froid glacial du CANADA était tellement insupportable que je trouvai refuge à NEW-YORK pour y échapper. Deux GEANTS étaient à l’affiche dans deux clubs mythiques de Manhattan et de Greenwich village : le pianiste HAROLD MABERN au Village Vanguard et PHARAOH SANDERS au Birdland. J’avais l’embarras du choix entre un CLAVIER SWINGUANT et un LANCE-FLAMME. Après moult hésitations, la raison m’indiqua le chemin du VILLAGE VANGARD parce que je n’avais jamais vu HAROLD MABERN qui décédera 3 ans plus tard.

“THE CREATOR HAS A MASTER PLAN”. En composant ce morceau, PHARAOH SANDERS ne savait pas qu’il a allait tirer sa révérence au lendemain de l’anniversaire de son mentor JOHN COLTRANE.

Le JAZZ est une VRAIE religion tout comme le PANAFRICANISME. .

Je suis FERVENT adepte des DEUX.

Pharaoh Sanders, saxophoniste et compositeur.