AU QUARTIER (une expérience singulière)

 

“C’est en venant suivre vos conférences que j’ai arrêté de faire des conneries”. Mince !

Ce témoignage est celui d’un jeune compatriote CONGOLAIS que je croyais SENEGALAIS. C’est un garçon élancé, calme et très discret. L’an dernier j’avais consacré un week-end intégral à l’EMPIRE DU MALI. Il était présent. Ce dernier m’a sollicité pour que je vienne faire le même exposé aux jeunes de son quartier. La majorité de ces jeunes (ses potes) est d’origine malienne. Nous n’avons pas fait d’annonce pour ne pas être débordés.

Instruire les JEUNES ( les enfants et les adolescents en particulier) est un défi MAJEUR et une activité BENEVOLE. C’est un devoir citoyen et une obligation morale en tant qu’Africain de les encadrer pour leur éviter de se faire embastiller par des forces obscures. L’ERRANCE et l’OISIVETE font de nos jeunes des proies faciles dans les cités. Prenons nos responsabilités.

Hier après-midi, quelqu’un est venu me chercher. Les jeunes étaient ponctuels au rendez-vous. A 14h00, la salle était bondée. La plupart ne connaissaient PRESQUE rien de leurs pays d’origines. Cette situation est imputable à la DEMISSION des parents. Nourrir convenablement un enfant ne suffit pas pour en faire un être équilibré. L’ANCRAGE culturel est indispensable.

Les ENFANTS au premier rang, les ADOLESCENTS au second et les ADULTES derrière. Seule fausse note, le nombre de filles (7 au total), alors que l’événement était OUVERT et l’entrée LIBRE à TOUTE personne désireuse de s’instruire.

Le vidéo-projecteur allumé, je me suis mis à mitrailler l’écran des images du MALI IMPERIAL durant 4 heures, avant de mettre les jeunes à contribution. TIDJANE, âgé de 7 ans, d’origine sénégalaise, a soulevé toute la salle en construisant une belle réponse. Ma question était ” COMMENT SOMMES-NOUS PASSES DES GRANDES HABITATIONS AUX CASES ?”.

Je n’avais pas d’autre choix que de le récompenser en lui offrant un dvd sur les contes du Mandé.

“Non Mr LASCONY, je préfère prendre celui sur l’île de Gorée” m’a t-il dit . En voilà un qui a déjà trouvé sa vocation.

A la fin, nous avons tous eu droit à des cuvettes remplies de beignets, pastels au thon, dégué, bissap, gingembre, le tout concocté par des mamans maliennes.

Que dire à tous ces jeunes du quartier, si ce n’est INITCHE,

MATONDO à mon jeune compatriote pour sa généreuse initiative.

L’Histoire m’a donné tort d’avoir sous-estimé mes propres compatriotes.