BLUES FOR DOC in memoriam 1941-2018.

Je lui ai passé un coup de fil en avril dernier pour une interview.  D’une voix presque éteinte, il m’a dit être terrassé par un violent cancer alors que sa  vie était faite de concerts. Qu’il fallait que je le rappelle au mois de mai, espérant qu’il se sentirait mieux. La maladie a démenti son espoir. Le Monsieur, OUI, le Monsieur que j’allais voir presque chaque week-end accompagner toutes les pointures de passage à la VILLA,  sélect jazz club du quartier latin, a rendu l’âme le 11 juin 2018. Il m’avait suggéré d’aller l’interviewer dans sa chambre.  Le cancer n’ayant pas encore de remède,  j’ai préféré le laisser terminer ses derniers jours paisiblement. Cette interview n’était pas indispensable,  ses enregistrements musicaux sont bien plus éloquents. Mr WAYNE DOCKERY, l’un des meilleurs rythmiciens s’en est allé physiquement. Tant qu’il y aura du jazz, son âme rodera autour de nous. J’ai eu  le privilège d’avoir partagé la scène avec ce géant qui a accompagné des légendes de jazz telles que  ART BLAKEY, SONNY ROLLINS, JOHN COLTRANE, ARCHIE SHEPP.

Il m’a permis de réaliser un rêve en m’accompagnant lors d’un récital de JAZZ-POETRY au théâtre de la Reine blanche à Paris. Avec BOBBY FEW  et EDDIE ALLEN respectivement au piano et à la batterie, pendant le gig,  j’ai eu chaud aux fesses.

Toujours assis sur un haut tabouret, position idéale pour martyriser les volumineuses cordes de son instrument. Une certitude, la contrebasse a souffert entre ses mains.

Personne ne lui en voudra, même pas la basse de s’être fait entendre.

Mes condoléances à sa veuve et à toute sa famille.